Vendre à moitié son âme au diable ?

Il est indé­niable que les ser­vices Google fonc­tionnent très très bien. Sauf qu’é­vi­dem­ment, il s’a­git de Google, avec tout ce que cela implique : lec­ture des don­nées, revente, publi­ci­té ciblée, etc.

Mais là où ça devient inté­res­sant, c’est la ver­sion pro­fes­sion­nelle de Google.

Pour 4€ par mois, on a accès au même Google gra­tuit, avec quelques nuances : 30Go de sto­ckage au lieu de 15, l’ab­sence de publi­ci­té, notre logo à la place de celui de Google/Gmail etc. Pos­si­bi­li­té de rajou­ter 8€ par mois pour du sto­ckage illi­mi­té, y com­pris Drive et leur clone de Drop­box.

Et là où ça devient inté­res­sant, c’est au niveau des condi­tions d’u­ti­li­sa­tion.

Je vous laisse lire ici ou ici.

Extraits :

Qui est pro­prié­taire des don­nées que je place dans Google Apps ?
Pour faire court, Google n’est pas pro­prié­taire de vos don­nées. Nous ne cher­chons pas à savoir si les don­nées appar­tiennent à des uti­li­sa­teurs indi­vi­duels ou à l’é­ta­blis­se­ment qui s’est ins­crit à Google Apps, mais une chose est sûre : elles ne nous appar­tiennent pas. Les don­nées que vous trans­fé­rez sur nos sys­tèmes vous appar­tiennent, et nous pen­sons que c’est une bonne chose. Par consé­quent, les trois points clés sui­vants s’ap­pliquent : 1. Nous ne com­mu­ni­quons vos don­nées à aucun tiers, sauf dans les cas sti­pu­lés dans nos Règles de confi­den­tia­li­té. 2. Nous conser­vons vos don­nées aus­si long­temps que vous le dési­rez. 3. Vous pou­vez empor­ter vos don­nées avec vous si vous choi­sis­sez d’u­ti­li­ser des ser­vices externes conjoin­te­ment à Google Apps ou, tout sim­ple­ment, si vous ne sou­hai­tez plus uti­li­ser nos ser­vices.

There are no ads in Google Apps Ser­vices or Google Cloud Plat­form, and we have no plans to change this in the future. We do not scan for adver­ti­sing pur­poses in Gmail or other Google Apps ser­vices. Google does not col­lect or use data in Google Apps ser­vices for adver­ti­sing pur­poses. The situa­tion is dif­ferent for our free offe­rings and the consu­mer space.

Tech­ni­que­ment pour uti­li­ser leur boite mail, il suf­fit de faire une redi­rec­tion MX au niveau des DNS, tout simple.

Là fran­che­ment, je ne vois plus trop de rai­sons de leur cra­cher des­sus. Peut-être suis-je naïf, mais des condi­tions sont des condi­tions. Alors certes il reste le pro­blème NSA et cie. Mais d’une, rien n’in­dique qu’ils aient le droit de lire les infor­ma­tions (car mal­gré tout c’est enca­dré, et Google en ver­sion pro a la cer­ti­fi­ca­tion pour héber­ger des don­nées médi­cales), et de deux, mes mails et docu­ments vrai­ment per­so sont chif­frés. De plus il serait illu­soire de croire que les mails non chif­frés sur notre héber­geur ne soient lus à aucun moment. Même en auto-héber­ge­ment je n’en serai pas sûr (c’est pas moi qui ai tiré le câble de cuivre, je ne sais pas par où il passe).

Bref si je laisse de côté le pro­blème NSA, ça serait agréable de pou­voir gérer ses calen­driers, contacts, mails, par l’ex­per­tise Google sans les incon­vé­nients. Reste la ques­tion du prix, 4€ c’est un héber­ge­ment web com­plet.

Je vais lais­ser décan­ter tout ça, il ne faut pas être impul­sif pour ce genre de trucs, mais c’est à réflé­chir je trouve. Et y’a 30 jours d’es­sai gra­tuit.

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7 comments

  1. En lisant les condi­tions que tu cites j’a­voue être comme toi : naï­ve­ment convain­cu.

    Voyons si un de tes habiles lec­teurs viens faire voler ce beau compte de fée en éclat ^^

  2. « 1. Nous ne com­mu­ni­quons vos don­nées à aucun tiers, sauf dans les cas sti­pu­lés dans nos Règles de confi­den­tia­li­té. »

    Et les règles de confi­den­tia­li­té disent quoi ?

    Per­so je n’ai aucune rai­son de chan­ger actuel­le­ment (j’utilise très peu le cloud et mon ser­vice email actuel fonc­tionne très bien), mais j’avoue que ça semble allé­chant.

  3. “Google ne com­mu­nique ni ne divulgue à aucun tiers les don­nées pri­vées des uti­li­sa­teurs, telles que leur adresse e‑mail ou des infor­ma­tions per­son­nelles, sauf dans les cas où la loi l’exige (voir le rap­port Google Trans­pa­rence des infor­ma­tions), sur demande d’un uti­li­sa­teur ou d’un admi­nis­tra­teur sys­tème, ou dans le but de pro­té­ger ses sys­tèmes. Ces excep­tions incluent l’ac­cès par le per­son­nel d’as­sis­tance Google aux e‑mails des uti­li­sa­teurs à la demande de ces der­niers en vue de diag­nos­ti­quer des pro­blèmes, les cas où Google doit répondre à une obli­ga­tion juri­dique, et les cas où Google estime à juste titre que la divul­ga­tion d’in­for­ma­tions per­son­nelles est néces­saire à la pré­ser­va­tion des droits, des biens et de la sécu­ri­té de Google, de ses uti­li­sa­teurs ou du public.”

  4. Qui peut encore faire confiance à une raclure publi­ci­taire ? A un oppresseur/menteur depuis 10 ans ? A une boite qui paie pas ses impots ? A une boite qui sniffe tous les reseaux Wifi du monde ? etc.

    Il faut être bien naif pour pen­ser que Google est deve­nu sym­pa…

  5. Ha ba ça c’est de l’ar­gu­men­ta­tion…
    Si t’en fais une affaire per­son­nelle je vois pas quoi te répondre.

    Est-ce que j’ai écris que je pen­sais que Google deve­nait sym­pa ? C’est une entre­prise com­mer­ciale, dont son seul but c’est de gagner tou­jours plus d’argent, comme, heu, toutes les entre­prises du monde ? Tu peux aller vivre à l’autre bout du monde si tu ne veux pas enché­rir les entre­prises. C’est sûr, c’est contraire à l’es­prit du libre, you­hou, quelle décou­verte.

    Ton his­toire des impôts me fait rire, ça me fait pen­ser aux gens qui râlent parce que des gens forcent les bar­rières à l’en­trée du métro, sans payer donc. C’est pas ton pro­blème, c’est pas ta res­pon­sa­bi­li­té, sinon tu fais contrô­leur des trans­ports ou des impôts. C’est moche, mais c’est comme ça.

  6. Bon j’ai peut-être pas une argu­men­ta­tion très déve­lop­pée et je suis un peu agres­sif ce matin, je m’ex­cuse.

    Par ailleurs je lis ton site quo­ti­dien­ne­ment et appré­cie le tra­vail que tu par­tages géné­reu­se­ment.

    Je déve­loppe un peu mes argu­ments : les impôts c’est notre pro­blème à tous, c’est un fon­de­ment de notre modèle social pivot de notre démo­cra­tie :
    Les employeurs paient des charges qui elles-mêmes per­mettent de finan­cer des poli­tiques publiques, dans lequel un modèle de pro­tec­tion sociale est fon­dé sur l’impôt.

    Avec Google c’est pas seule­ment la vie pri­vée qui est bous­cu­lée c’est aus­si l’é­co­no­mie.

    L’emploi c’est majo­ri­tai­re­ment ce qui per­met à la popu­la­tion de vivre jus­qu’à pré­sent ; et bien les GAFA réa­lisent 1 tril­lion de mil­liards de dol­lars de capi­ta­li­sa­tion avec 150 000 employés à eux 4.

    150000 employés pour faire tour­ner les empires mon­diaux que sont Google, Ama­zon, Face­book et Apple, c’est fou non ?

    Par com­pa­rai­son Veo­lia (qui est pas un modèle de déve­lop­pe­ment idéal non plus) embauche le double de per­sonne pour une capi­ta­li­sa­tion de 10 mil­liards d’eu­ro.

    Ce modèle éco­no­mique de Google (ou Ama­zon ou Uber…) est une des­cente aux enfers pour l’emploi et l’é­co­no­mie des pays. Et par la même leur sta­bi­li­té.

    Même quand Google rend le ser­vice payant, Google n’est pas digne de confiance à mon avis.

    Il y a un site tenu par un cher­cheur qui reprend bien les enjeux de la numé­ri­sa­tion de la socié­té : http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/06/le-salaire-de-uber.html

    Il existe aus­si un livre à pro­pos, qui parle du solu­tion­nisme tech­no­lo­gique et du web­cen­trisme mis en avant par Google notam­ment et sou­vent repris : “Pour tout résoudre cli­quez ici” de Evge­ny Moro­zov.

    En sou­hai­tant que ça puisse éclai­rer mon point de vue.

  7. Hmmm moi je reste scep­tique, les condi­tions d’u­ti­li­sa­tion peuvent chan­ger, ce serait pas une nou­veau­té mais pour le cas ça m’a l’air clean, reste à savoir les limites de “Ces excep­tions incluent l’accès par le per­son­nel d’assistance Google aux e‑mails des uti­li­sa­teurs à la demande de ces der­niers en vue de diag­nos­ti­quer des pro­blèmes, les cas où Google doit répondre à une obli­ga­tion juri­dique, et les cas où Google estime à juste titre que la divul­ga­tion d’informations per­son­nelles est néces­saire à la pré­ser­va­tion des droits, des biens et de la sécu­ri­té de Google, de ses uti­li­sa­teurs ou du public”.

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