Pourquoi les publis scientifiques ne sont pas libres d’accès ??

C’est vrai­ment un truc qui me gonfle…

Le monde de la recherche est consti­tué ain­si : le public et le pri­vé. En pri­vé, vous faites par­tie d’une grande boite de recherche, au pif Sano­fi-Pas­teur. Vous faites de la recherche, et vos résul­tats sont pro­té­gés, bien à l’a­bri des regards. Par contre le pri­vé ne se gène pas pour aller recueillir les don­nées des labos publics. Ces der­niers, quant à eux, vont publier leurs résul­tats, dans des maga­zines comme Nature. Tout le monde y a accès. Nor­ma­le­ment.

Voi­là par exemple un article publié l’an­née der­nière, Cran­ber­ries for pre­ven­ting uri­na­ry tract infec­tions, dis­po­nible ici sur Pub­Med. Impos­sible de le récu­pé­rer libre­ment. Obli­gé de pas­ser par le proxy de son entre­prise, qui elle, paie ces accès. Pour ma fac, évi­dem­ment, on n’en a rien foutre si les étu­diants n’y ont pas accès, à quoi ça pour­rait bien leur ser­vir, fran­che­ment ? Quand on voit des amé­ri­cains de 15 ans inven­ter des tests de dépis­tage du pan­créas, on se dit que c’est pas chez nous qu’on ver­ra ça.

Que ces études scien­ti­fiques soient fer­mées au public, je ne le com­prends déjà pas, mais soit, passe encore. Mais que nous, étu­diants en mas­ter, n’y aillons pas accès, je ne le com­prends vrai­ment pas. On doit se conten­ter d’ap­prendre bête­ment nos cours, sans aller plus loin. Par contre l’é­tu­diant riche ou qui a de la famille dans le milieu, y aura accès, et aura for­cé­ment un avan­tage sur vous. Je suis bête, c’est ce qui arrive tous les jours en fait…

Des fois le sys­tème amé­ri­cain est mieux fou­tu. Si on enlève les fra­ter­ni­tés et qu’on garde uni­que­ment le côté études payées, c’est quand même vache­ment mieux. C’est dans les mœurs, et ouvrir un livret à la nais­sance de l’en­fant pour lui payer ses études est nor­mal. Vous avez des cours de bien meilleure qua­li­té qu’i­ci en France, parce que vous avez des meilleurs profs (ici, on a cer­tains profs qui sont vrai­ment, mais alors vrai­ment nuls à chier), vous avez du meilleur maté­riel (vous n’a­vez pas d’am­phi où vous n’en­ten­dez rien parce que la sono­ri­té a été inver­sée…, vous avez des pro­jec­teurs de pc por­tables, et pas des rétro­pro­jec­teurs de merde, de vraies biblio­thèques, etc, etc…)

En France on n’est vrai­ment pas aidé pour les études supé­rieures…

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12 comments

  1. Je suis d’ac­cord sur l’ar­gu­ment pour la gra­tui­té / le libre acces aux résul­tats de recherche (dans leur grande majo­ri­té). Ça déblo­que­rait vrai­ment Beau­coup de choses.

    Mais rabais­ser les études supé­rieures en France, c’est encou­ra­ger à payer direc­te­ment ou indi­rec­te­ment pour ces articles. Payer des dizaines de mil­liers d’eu­ros par an pour faire des études, et avoir accès à “cer­tains” articles, ce n’est pas mieux que ne pas payer les études (France) et avoir accès à encore moins d’ar­ticles.

    Les auteurs le savent bien, lors­qu’ils publient ils donnent leurs droit de Copy­right aux jour­naux. Il y a des pres­sions dans le milieu pour publier dans les plus gros jour­naux, qui gardent tous les droits, et font payer l’ac­cès aux articles. Il fau­drait trou­ver un moyen de publier dans des jour­naux gra­tuits. Et des jour­naux en ligne, pour que les étu­diants n’aient pas besoin d’a­voir une énorme biblio­thèque à la fac — qui néces­si­te­rait des sous et donc de payer cher pour les études elles memes.

    Ou com­men­cer à par­ta­ger les res­sources scien­ti­fiques comme l’on par­tage des films, plus ou moins léga­le­ment, sur inter­net.

  2. Le pro­blème c’est que pour évo­luer en tant que cher­cheur, il faut publier et être cité ensuite par d’autres publis, donc c’est un cercle vicieux.

    Oui, je rabaisse les études supé­rieures en France, parce que c’est de la merde. J’ai fait une licence de bio­chi­mie à Lyon 1, qui est clas­sée A+, autre­ment dit c’est la meilleure licence de bio­chi­mie qu’on puisse trou­ver en France (source : http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/website.html?id=2219019&read=true). Moi, j’y ai vu, liste non exhaus­tive :
    — 1200 étu­diants en 1ère année, 300 en 2ème, 120 en 3ème, 50 en M1, 20 en M2. Il n’y a pas comme un pro­blème ?!? Aux USA je suis bien per­sua­dé que les pertes sont bien plus minimes.
    — Cer­tains de nos profs sont nuls à chier, ne viennent pas faire cours, ne parlent pas fran­çais.
    — Notre mes­sa­ge­rie web fait 150Mo, on doit y sto­cker toutes nos années d’é­tudes sans trans­fé­rer sur Gmail ou autre (inter­dit !)
    — Notre emploi du temps en ligne ne fonc­tionne jamais, de manière géné­rale le ser­veur géné­ral de la fac est clai­re­ment sous dimen­sion­né et ne fonc­tionne jamais, il saute sans arrêt. Sur ce ser­veur se trouvent nos cours (cer­tains ne sont pas récu­pé­rables, la plu­part n’y sont pas du tout de toute manière), nos mails, notre emploi du temps…
    — Cer­tains de nos cours n’ont pas de salle, c’est à nous de trou­ver (devi­ner !) la salle sur le cam­pus énorme. On loupe des cours.
    — Vous arri­vez en cours, on vous dit que le cours a été repor­té à la veille, et donc vous l’a­vez lou­pé. Aucun mail n’a été envoyé, ou le ser­veur décon­nait une fois encore.
    — Vous DEVEZ avoir des logi­ciels comme Word ou Power­point. Cer­tains cours sont four­nis en docx, vous devez four­nir des docx.
    — En bio­chi­mie, on mani­pule sou­vent des pro­téines en 3D. Les logi­ciels sont payants, on ne vous donne pas la licence pour les uti­li­ser, tout comme on ne vous donne pas Micro­soft Office.
    — Vous n’a­vez nul part où man­ger cal­me­ment. On vous vend des sand­wich hors de prix qu’il faut aller man­ger dehors. Com­bien de repas j’ai man­gé dans ma voi­ture…
    — Quand vous avez au moins une pause pour man­ger. Des TP non stop avec inter­dic­tion de man­ger ou boire (ba oui, labo tous­sa…) de 8/9h à 19h le soir, qui durent plu­sieurs jours…
    — Vous pas­sez un exa­men, vous aurez les résul­tats 4, 5, 6 mois plus tard. Vous devez bos­ser l’é­té pour avoir un peu d’argent ? Rien à foutre, les exa­mens seront orga­ni­sés mi-Juillet. Et ren­trée le 3 Sep­tembre.
    — Une biblio­thèque pour tra­vailler qui est constam­ment rem­plie, par contre elle est très belle. Résul­tat vous ne pou­vez pas y mettre les pieds. Vous n’a­vez nul part où tra­vailler, les salles étant toutes fer­mées quand il n’y a pas cours.

    Bref je pour­rais conti­nuer pen­dant des heures. Et ça, c’est cen­sé être le top du top de la licence/master. Les études aux Etats Unis ne se passent pas comme ça, et ce n’est pas une hypo­thèse, je le sais. Si j’a­vais pré­fé­ré qu’on m’ouvre un livret spé­cial études à ma nais­sance pour payer des études de bonne qua­li­té ? J’au­rais car­ré­ment pré­fé­ré. En France on a un gros pro­blème de fuite des cer­veaux, faut pas s’é­ton­ner du pour­quoi. Com­bien d’en­tre­prises amé­ri­caines ont été créées pen­dant les années d’é­tudes ? Des tas, des tas. En France ? Rien, que dal. Tu passes ton temps libre à essayer d’ac­cé­der à des trucs de merde qui te font perdre du temps. On ne pousse pas l’innovation, la recherche (accé­der à un labo de cher­cheurs sans être diplo­mé ? haha même pas en rêve, aux USA je suis sûr que ça se fait). Et le cher­cheur en France passe son temps à trou­ver des finan­ce­ments, pas à faire de la recherche.

    En France on n’a rien com­pris d’fa­çon.

  3. Je n’ai pas com­pris le lien entre la pre­mière par­tie et la deuxième. La pre­mière semble dire que ce n’est pas nor­mal de devoir payer ou être pis­to­né pour accé­der à des faci­li­tés pour étu­dier. La deuxième semble dire que c’est bien mieux dans le sys­tème amé­ri­cain où on peut accé­der à ces faci­li­tés (à condi­tion de payer ou d’être pis­to­né).

    Sinon, 2–3 petites remarques :

    - Pour­quoi ce qu’a fait l’a­mé­ri­cain de 15 ans à pro­pos du can­cer du pan­créas est impos­sible en France ? Wiki­pe­dia déclare en effet que Andra­ka se base sur 2 articles en accès libre, donc tout aus­si acces­sible en France, et Andra­ka n’a­vait pas plus accès que toi aux publi­ca­tions payantes (main­te­nant, on peut par­ler de l’an­glais comme langue scien­ti­fique ou de la men­ta­li­té d’en­tre­prise fran­çaise, mais ça n’a pas grand chose à voir avec le sujet ini­tial.)
    Bref, j’ai l’im­pres­sion que si on ne voit pas de gens comme Andra­ka en France, c’est sur­tout à cause de la men­ta­li­té des étu­diants (sans que je pré­tende que ça soit bien ou pas). Ensuite, ces mêmes étu­diants se cherchent des excuses pour remettre leur propre inca­pa­ci­té sur le dos des ins­ti­tu­tions.

    - En quoi le fait d’a­voir accès à l’ar­ticle que tu prends en exemple donne un avan­tage ? Ta facul­té a sur­ement une biblio­thèque, qui a l’é­qui­valent de plu­sieurs dizaines années de lec­tures d’ar­ticles aux­quels tu peux accé­der libre­ment, y com­pris des articles récents. Oui, c’est dom­mage que tu n’ais pas accès à tout. Mais au final, si tu veux aller plus loin que tes cours, ta facul­té t’en donne lar­ge­ment les moyens.

    Sinon, je ne sais pas trop com­ment ça se passe pour la bio-médi­cine-chi­mie, mais en math et phy­sique, la grande majo­ri­té des articles modernes publiés dans des revues sont d’a­bord dis­po­nibles libre­ments sur des sites comme arXiv. Là, la publi­ca­tion en revue ne sert que pour faire de la pub à l’ar­ticle et jus­ti­fier le sta­tus des per­sonnes qui publient (ce qui reste un pro­blème).

  4. “Je n’ai pas com­pris le lien entre la pre­mière par­tie et la deuxième”
    » Il n’y a aucun lien, j’ai sim­ple­ment écrit au fil de la pen­sée. Tu com­prends pas ma réflexion ? Ça me semble pour­tant clair : que ça soit payant, c’est une chose, mais la fac devrait nous y don­ner accès dans ce cas, or ce n’est pas le cas. Aux USA ils ont ces accès.

    “Pour­quoi ce qu’a fait l’américain de 15 ans à pro­pos du can­cer du pan­créas est impos­sible en France ?”
    » Parce qu’il lui faut un accès à un labo. On ne parle pas d’in­for­ma­tique, je n’y crois pas une seconde qu’il ait inven­té ça dans son garage.

    “ces mêmes étu­diants se cherchent des excuses pour remettre leur propre inca­pa­ci­té sur le dos des ins­ti­tu­tions.”
    » Il fau­drait déjà lais­ser la chance aux étu­diants fran­çais pour le savoir. Soit un tout petit peu ima­gi­na­tif, ou va un peu plus loin que le barème ultra pré­cis atten­du, et t’au­ras une mau­vaise note. L’innovation est vite cal­mée. Cer­tains de nos profs ne s’en cachent pas : fais du hors sujet (hors sujet mais quelque chose de cor­rect), et c’est car­ré­ment des points en moins. Autre­ment dit, si tu as tout juste, mais que tu rajoutes des choses qui ne sont pas atten­dues (évi­dem­ment ça fait perdre du temps au cor­rec­teur), tu n’au­ras pas 20/20 mais moins, allant jus­qu’à beau­coup moins. Ce n’est pas nor­mal.

    “En quoi le fait d’avoir accès à l’article que tu prends en exemple donne un avan­tage ? Ta facul­té a sur­ement une biblio­thèque, qui a l’équivalent de plu­sieurs dizaines années de lec­tures d’articles aux­quels tu peux accé­der libre­ment, y com­pris des articles récents.”
    Vieux, oui. Récents, abso­lu­ment pas. Tout est infor­ma­ti­sé. Ces publis ne donnent pas d’a­van­tage pour nos contrôles, mais donnent un avan­tage sur le long terme. For­cé­ment tu connaî­tras plus de choses, tu auras un esprit plus large, peut être même tu pen­se­ras à un truc que tu vou­drais essayer, te don­nant par là un sujet de thèse. Peut être tu contac­te­ras un cher­cheur pour des expli­ca­tions, peut être qu’un lien sera créé, etc, on ne sait pas.

    “Sinon, je ne sais pas trop com­ment ça se passe pour la bio-médi­cine-chi­mie, mais en math et phy­sique, la grande majo­ri­té des articles modernes publiés dans des revues sont d’abord dis­po­nibles libre­ments sur des sites comme arXiv”
    Ba regarde, il n’y a que 8 articles dans la caté­go­rie bio­mo­lé­cules : http://arxiv.org/list/q‑bio.BM/recent
    On va pas aller loin. Pi vu la tronche des publis : http://arxiv.org/pdf/1402.4917v1.pdf ça doit sûre­ment pas être vali­dé jus­te­ment. C’est jus­te­ment quand il est publié qu’il est de sur­croît cor­rect.

  5. Je m’in­cruste un peu dans la conver­sa­tion…

    Le sys­tème fran­çais a, pour moi, le gros avan­tage d’être ouvert à qua­si­ment tout le monde, ce qui n’est clai­re­ment pas le cas aux US, mais c’est aus­si leur force car, seuls le plus moti­vés y vont et sont qua­si tous obli­gés de beau­coup tra­vailler à côté pour finan­cer leur moti­va­tion.
    De ce fait, la sélec­tion est mini­male au fur et à mesure car ce sont des étu­diants pas­sion­nés, pas comme en France où la moi­tié (voire plus ?) des étu­diants vont à la fac par défaut…

    Seule­ment ce finan­ce­ment par l’é­tat fait que des ensei­gne­ments manquent par­fois de beau­coup de moyens (10,000€ pour une pipette ça fait mal).

    La BU (biblio Uni­ver­si­taire) est certes com­plètes mais manque cruel­le­ment de revue spé­cia­li­sée que l’on peut consul­ter, sur­tout pour des expo­sés ou pour consul­ter de VRAIES infor­ma­tions (pas comme les maths où n’im­porte quelle site peut pré­sen­ter du concret, dans les autres sciences, c’est la démarche qui compte).

    @ Matro­nix : ‘y a aus­si le por­tail­doc ;)

    Après, la bio­chi­mie est un monde très fer­mé géré par les gros lob­bies (quand je fai­sais de la phar­ma­cie, c’é­tait car­ré­ment mieux géré, c’est un fait) du coup, n’im­porte qui ne peut pas pondre n’im­porte quoi, mais c’est un mal pour un bien, comme ça nous sommes sûrs de trou­ver de bonnes infos qui ont été sélec­tion­né par­mi la masse.

  6. ” Ça me semble pour­tant clair : que ça soit payant, c’est une chose, mais la fac devrait nous y don­ner accès dans ce cas, or ce n’est pas le cas. Aux USA ils ont ces accès. ”

    Mais … si tu veux avoir accès à un article qui coute 10 euros, en France, tu paies 10 euros de ta poche, aux USA, tu paies 10 euros de plus lors de ton ins­crip­tion. Au final, tu paies la même chose. Conclu­sion : c’est tout aus­si acces­sible aux USA qu’en France.

    ” Parce qu’il lui faut un accès à un labo. On ne parle pas d’informatique, je n’y crois pas une seconde qu’il ait inven­té ça dans son garage. ”

    Je t’in­vite à te ren­sei­gner sur le par­cours d’An­dra­ka. Il est pos­sible que me trompe, mais en me basant sur WIki­pe­dia fran­çais et anglais, Andra­ka a rédi­gé un pro­jet sur base d’ar­ticles acces­sibles publi­que­ment (donc, tu aurais pu le faire éga­le­ment). Il a _ensuite_ contac­té 200 pro­fes­seurs à l’u­ni­ver­si­té John Hop­kins pour avoir accès à un labo, en envoyant un dos­sier de son pro­jet, com­pren­nant un bud­get et un calen­drier. Sur 200, un seul a répon­du favo­ra­ble­ment.
    Tout ça, ça a bel et bien été réa­li­sé dans son garage, et 1 pro­fes­seur sur 200 a accep­té de l’ai­der (c’est loin de ton dis­cours comme quoi on lui offert un labo).
    Or, en France, aucun étu­diant ne s’in­ves­tit jus­qu’à ce point. Si je contacte 200 pro­fes­seurs avec un tel pro­jet, com­bien répon­dront ? Toi, tu me répon­dras sur­ement “aucun, les pro­fes­seurs en France sont tous méchants”. Mais le fait est que tu n’en sais rien. On n’en sait rien parce que les étu­diants fran­çais ne s’in­ves­tissent jamais aus­si loin.

    ” Soit un tout petit peu ima­gi­na­tif, ou va un peu plus loin que le barème ultra pré­cis atten­du, et t’auras une mau­vaise note. L’innovation est vite cal­mée. ”

    Mouais, ce dis­cours, je l’en­tends sur­tout de la part d’é­tu­diants qui cherchent des excuses pour leur dif­fi­cul­té. En géné­ral, ceux-ci écrivent des stu­pi­di­tés puis viennent se plaindre qu’on leur a don­né une mau­vaise note parce qu’ils ont été trop ima­gi­na­tif ou trop ori­gi­nal. En réa­li­té, ils ont eu une mau­vaise note parce qu’ils ont écrits des conne­ries (mais ils ne s’en rendent même pas compte. C’est un com­por­te­ment nor­mal : c’est par­fois dif­fi­cile de se rendre compte qu’on est tota­le­ment à côté de la plaque).
    Cela ne veut pas dire que tout est tout noir ou tout blanc, il suf­fit de rela­ti­vi­ser et savoir prendre du recul alors qu’on est par­tie concer­née de l’af­faire.

    ” Vieux, oui. Récents, abso­lu­ment pas. ”

    Es-tu en train de me dire que ta facul­té paie cher pour ache­ter des articles obso­lètes qui ne sont même plus réédi­tés ? Dans ce cas, com­ment expliques-tu que la biblio­thèque soit rem­plie d’ar­ticles ?
    La réa­li­té, c’est que ta facul­té a ache­té tout ces articles LORS DE LEUR PUBLICATION.
    Ensuite, le conte­nu est évi­dem­ment domi­né par les anciens articles : si j’a­chète 100 articles tout les ans, au bout de 50 ans, 80% de la biblio­thèque sera des articles de plus de 10 ans.
    Et c’est jus­te­ment la preuve que la biblio­thèque achète les récents.
    Pas 100% des récents, mais lar­ge­ment suf­fi­sam­ment pour t’oc­cu­per si tu sou­haites réel­le­ment en pro­fi­ter (mais c’est sans doute plus facile de se plaindre qu’on ne te donne pas 100% des moyens tout en prou­vant que de toutes façons, quand on te donne 50% des moyens, tu ne les uti­lises pas)

    L’im­pres­sion que tu me donnes, c’est que t’es entré dans la biblio­thèque, t’as vu les pério­diques, t’as sur­tout vu les vieux (nor­mal, comme je l’ai expli­qué) et t’en as conclu qu’il n’y avait pas de récents. En réa­li­té, il y a sur­ement suf­fi­sam­ment de récent pour t’oc­cu­per pen­dant plu­sieurs années.

    ” For­cé­ment tu connaî­tras plus de choses, tu auras un esprit plus large, peut être même tu pen­se­ras à un truc que tu vou­drais essayer, te don­nant par là un sujet de thèse. ”

    Avoir un esprit plus large, c’est avant tout connaitre les bases et même les remettre en cause. Pour ça, tu n’as pas besoin des der­nières publi­ca­tions. Au contraire : les nou­velles publi­ca­tions seront anciennes dans 5 ans. Entre un étu­diant qui lit les nou­veaux articles et un étu­diant qui étouffe ses bases, le second ira bien plus loin dans sa car­rière.
    Donc, je conti­nue à croire que l’ac­cès à 100% des der­nières publi­ca­tions (alors que ta facul­té te four­nit quand même des publi­ca­tions récentes par ailleurs) ne consti­tue en rien un avan­tage.

    “Ba regarde, il n’y a que 8 articles dans la caté­go­rie bio­mo­lé­cules ”

    Oui, arXiv est à des­ti­na­tion des phy­si­ciens et mathé­ma­ti­ciens. Il n’y a pas non plus d’ar­ticles sur les gra­vi­ti­nos dans Cochrane Data­base Syst Rev. Es-tu en train de dire que cela implique que l’ar­ticle que tu donnes en lien est issu d’une revue pour­rie ?

    ” Pi vu la tronche des publis : http://arxiv.org/pdf/1402.4917v1.pdf ça doit sûre­ment pas être vali­dé jus­te­ment ”

    Euh, ArXiv est un pre-print : tout le monde peut effec­ti­ve­ment pro­po­ser quelque chose et il n’y a pas de révi­sion (ou plu­tôt : les articles sont pro­po­sés pour per­mettre les révi­sions).
    Sinon, on y trouve aus­si des articles très impor­tants (par exemple, l’ar­ticle de Per­el­man qui lui a valu la médaille Fields a été dif­fu­sé uni­que­ment sur arXiv)
    Par contre, ce que j’ai dit, ce n’est pas : “tout les articles de arXiv sont géniaux” mais “tout les articles récents en math et phy­sique publiés dans les revues payantes sont éga­le­ment acces­sibles gra­tui­te­ment sur des pla­te­formes du type arXiv”.
    Cette deuxième phrase est bien plus per­ti­nente par rap­port au sujet ini­tial. (et le fait que tu ne l’as pas com­prise m’in­quiète un peu)
    C’est exac­te­ment pour­quoi je parle de “publi­ci­té” pour les articles : la publi­ca­tion en revue ne sert qu’à ren­for­cer la répu­ta­tion de qua­li­té de l’ar­ticle.

    Au final, cette dis­cus­sion fait que tu baisses un peu dans mon estime : tu sembles plus enclin à prendre tes a prio­ri pour des véri­tés et à te lais­ser ber­ner par les rai­son­ne­ments sim­plistes que ce que je pen­sais au départ.

  7. Puis sinon, il y a HAL http://hal.inria.fr/, lan­cé par l’IN­RIA après avoir consta­té que les abon­ne­ments aux dif­fé­rents journaux/éditeurs coû­taient des dizaines de mil­liers d’eu­ros par an.
    Alors oui, c’est sur­tout pour la recherche infor­ma­tique (et prin­ci­pa­le­ment en Europe), mais le ser­vice est encore rela­ti­ve­ment jeune et mérite qu’on le fasse connaître ;)

  8. “Mais … si tu veux avoir accès à un article qui coute 10 euros, en France, tu paies 10 euros de ta poche, aux USA, tu paies 10 euros de plus lors de ton ins­crip­tion. Au final, tu paies la même chose. Conclu­sion : c’est tout aus­si acces­sible aux USA qu’en France.”

    Heu, aux USA, quand je paie mon ins­crip­tion, c’est pour la qua­li­té des cours d’a­bord, ensuite les publis, c’est que du bonus.

    “Sur 200, un seul a répon­du favo­ra­ble­ment.”

    Oui oui, le gars a inven­té un sys­tème de dépis­tage du can­cer AVANT qu’il arrive, chose qui n’exis­tait jus­qu’à alors pas, et 199 pro­fes­seurs se sont dit que ça ne valait pas le coup… J’ai lu son site, et je trouve que c’est une bien belle his­toire.

    “Si je contacte 200 pro­fes­seurs avec un tel pro­jet, com­bien répon­dront ? Toi, tu me répon­dras sur­ement « aucun, les pro­fes­seurs en France sont tous méchants »”

    Heu, tous au contraire ? Ce n’est pas parce que j’ai dis que cer­tains profs étaient à chier que j’ai dit qu’ils étaient “tous méchants”. Me fais pas dire ce que je n’ai pas dit stp.

    “Mouais, ce dis­cours, je l’entends sur­tout de la part d’étudiants qui cherchent des excuses pour leur dif­fi­cul­té”

    Je vais pas men­tir, je ne suis pas une flêche. MAIS ma copine, qui est major de la pro­mo 2013, est dans ce cas là. Sur tous les profs, seul un l’a aidé en la pre­nant un peu sous son aile, sinon les autres en ont tous eu rien à foutre dans la grande majo­ri­té. A tel point qu’elle est dégou­tée de la recherche et cherche à faire autre chose. Alors qu’elle aurait lar­ge­ment le poten­tiel de faire une thèse, mais tout le monde s’en fout, et te traite comme un banal étu­diant. Enfin bref je vais pas m’é­ta­ler sur sa vie, mais je bien cer­tain qu’aux USA ça ne se pas­se­rait pas comme ça.

    “Dans ce cas, com­ment expliques-tu que la biblio­thèque soit rem­plie d’articles ?”

    Mouais, ba viens dans ma biblio­thèque, à part des bou­quins de cours beau­coup trop com­plets, je cherche encore les livres de publis… Etre obli­gé de contac­ter nos profs pour leur deman­der accès à des publis, c’est tout sauf nor­mal. Et cf au des­sus, faut pou­voir y entrer dans cette biblio­thèque. Y’a ni des vieux ni des récents, y’en a très peu. La biblio­thèque étant un lieu avec des tables pour tra­vailler.

    “Avoir un esprit plus large, c’est avant tout connaitre les bases et même les remettre en cause”

    Je ne cherche pas à tout connaitre ou avoir des bases de fou, je cherche juste à être tenu au cou­rant de l’ac­tua­li­té scien­ti­fique. Faire de la veille quoi. Et mon uni­ver­si­té ne me le per­mets pas.

    “Au final, cette dis­cus­sion fait que tu baisses un peu dans mon estime : tu sembles plus enclin à prendre tes a prio­ri pour des véri­tés et à te lais­ser ber­ner par les rai­son­ne­ments sim­plistes que ce que je pen­sais au départ.”

    Haha, mais je n’ai besoin de l’es­time de per­sonne. Cela fait 6 ans que je suis dans cette uni­ver­si­té, donc bon, je pense que j’ai pas­sé l’é­tape des à prio­ri…

  9. Je ne connais­sais pas, mer­ci.

  10. Dans le même genre pour des thèses il y a http://tel.archives-ouvertes.fr/

  11. @ Matro­nix :

    “Heu, aux USA, quand je paie mon ins­crip­tion, c’est pour la qua­li­té des cours d’abord, ensuite les publis, c’est que du bonus.”

    Euh, j’ai­me­rais bien des sources là-des­sus.
    Si une uni­ver­si­té fran­çaise ou amé­ri­caine veut, par exemple, don­ner accès à une revue publiée par Else­vier, elles devront payer le même prix, non ? Pour­quoi l’u­ni­ver­si­té amé­ri­caine l’au­rait-elle sou­dai­ne­ment gra­tui­te­ment ?
    Le seul cas où c’est à mon avis pos­sible, c’est quand la revue est une revue interne à l’u­ni­ver­si­té. Mais dans ce cas, ce n’est cer­tai­ne­ment pas la faute de l’u­ni­ver­si­té fran­çaise si celle-ci est payante pour elle et pas pour l’a­mé­ri­caine.

    (Sinon, niveau qua­li­té de cours, notons que beau­coup (même si c’est pas une majo­ri­té) de profs d’u­nif US sont d’o­ri­gine étran­gère. J’ai déjà enten­du des étu­diants amé­ri­cains se plaindre que leur prof ne parle pas un anglais suf­fi­sa­ment bon à leur goût (par­fois à rai­son : cer­tains parlent mal anglais). Un de mes profs les moins doués niveau péda­go­gie (il l’a­vouait lui-même) a don­né cours à Prin­ce­ton.)

    “Oui oui, le gars a inven­té un sys­tème de dépis­tage du can­cer AVANT qu’il arrive, chose qui n’existait jusqu’à alors pas, et 199 pro­fes­seurs se sont dit que ça ne valait pas le coup…”

    Bah, quand on est prof d’u­nif, on reçoit des dizaines d’emails de ce genre par mois. Nor­mal qu’ils ne dépensent pas des heures à véri­fier les résul­tats plu­tôt que de faire ce pour quoi ils sont payés.
    De nou­veau, c’est une vision hyper naïve que de conclure que c’est parce que les 199 profs sont “méchants” ou “anti-ori­gi­na­li­té”.

    “Ce n’est pas parce que j’ai dis que cer­tains profs étaient à chier que j’ai dit qu’ils étaient « tous méchants ». Me fais pas dire ce que je n’ai pas dit stp.”

    Je croyais que tu avais dit que les profs US offrent plus d’op­por­tu­ni­té. Or, ici, rien ne te per­met de croire ça.
    Tes obser­va­tions sont 100% com­pa­tibles avec des hypo­thèses bien plus pro­bables, telles que : 1) la culture d’en­tre­prise est plus déve­lop­pée auprès des étu­diants US que des étu­diants fran­çais, 2) les cas où cela fonc­tionne sont mis en avant tan­dis qu’il y a plein de cas où ça ne fonc­tionne pas (par exemple : pour un Adran­ka, com­bien y a‑t-il eu de jeunes qui auraient fait des miracles mais qui ont été blo­qués par le sys­tème US alors qu’ils auraient été admis dans le sys­tème fran­çais ?), …
    La réa­li­té regroupe sans doute un peu de tout les élé­ments (y com­pris le tien selon lequel les profs fran­çais sont plus tra­di­tion­na­listes. Mais pré­tendre qu’il s’a­git là du pro­blème prin­ci­pal est juste sim­pliste et irréa­liste).

    “Enfin bref je vais pas m’étaler sur sa vie, mais je bien cer­tain qu’aux USA ça ne se pas­se­rait pas comme ça.”

    C’est bien le pro­blème : tu es juste “cer­tain”, mais en réa­li­té, tu n’en sais rien.
    Tu as une vision très res­treinte de la réa­li­té fran­çaise, et encore plus res­treinte de la réa­li­té amé­ri­caine.
    Per­so, j’ai vu des profs s’en foutre et d’autres au contraire, bos­ser “juste” pour dégot­ter une bourse pour un étu­diant avec qui ils vou­laient tra­vailler.
    Je pense que cer­tains te diront même : “aux USA, ça ne se pas­se­rait pas comme ça : ta copine n’au­rait pas pu atteindre ce niveau d’é­tude car elle n’a ni assez d’argent ni assez de rela­tions”.
    Je ne sais pas si c’est vrai.
    Pour avoir fait plu­sieurs inter­views avec des unifs US, les conseils que j’ai eu, c’é­tait d’exa­gé­rer for­te­ment mes com­pé­tences et de me vendre, car ils sont très influen­cés par ça (ce n’est pas en soi “un men­songe”, juste qu’ils codent et décodent dif­fé­rent le lan­gage). Du coup, ça me parait moins méri­to­cra­tique et plus “grande-gueul-ocra­tique”.
    Je peux me trom­per, mais je pense que cer­tains profs US seraient près à virer 3 bons post­docs juste pour avoir un type comme Andra­ka : un type qui n’ap­por­te­ra concré­te­ment rien de plus au niveau de la science, mais qui fera de la pub pour le labo.

    “Mouais, ba viens dans ma biblio­thèque”

    J’a­voue que je ne connais pas ta biblio­thèque. Mais du coup, tu ne peux pas géné­ra­li­ser le pro­blème sur base de ta biblio­thèque. Le fait que ta facul­té ne te four­nit pas les publi­ca­tion n’est pas du à un fonc­tion­ne­ment dif­fé­rent par rap­port aux unifs US, puisque les autres unifs euro­péennes ne fonc­tionnent pas comme aux USA et n’ont pas le pro­blème que tu sou­lignes.

    “je cherche juste à être tenu au cou­rant de l’actualité scien­ti­fique. Faire de la veille quoi. Et mon uni­ver­si­té ne me le per­mets pas.”

    Mouais. De nou­veau, je ne connais pas ton uni­ver­si­té. Mais si ton uni­ver­si­té ne te le per­met pas, ça n’a RIEN à voir avec le fait qu’elle n’ap­plique pas un modèle simi­laire aux unifs US.

    “Cela fait 6 ans que je suis dans cette uni­ver­si­té, donc bon, je pense que j’ai pas­sé l’étape des à prio­ri”

    Au contraire, plus tu y restes long­temps, plus tu vas avoir ten­dance à pen­ser que ton unif est la norme euro­péenne. Tu auras donc un a prio­ri sur les unifs euro­péennes et un a prio­ri sur les unifs US.

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