L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion. – Liens Ecyseo – Le Hollandais Volant

Source : L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion. – Liens Ecyseo – Le Hollandais Volant

Faut arrêter de dire n’importe quoi.

C’est pas parce qu’une langue se simplifie que les gens deviennent abrutis : au contraire, plus la langue sera simple, plus on pourra se concentrer sur d’autres apprentissages.

En français, nos conjugaisons sont extrêmement compliquées, en particulier le présent de l’indicatif. Mais c’est normal, puisque plus quelque chose est utilisé, plus il est déformé par l’usage, et donc devient compliqué. C’est pour cela aussi que les verbes irréguliers d’anglais sont autant utilisés.

L’anglais a résolu le problème des conjugaisons, et les anglais font bien moins de fautes. Sont-ils bêtes pour autant ? Je ne pense pas.

C’est bien joli de vouloir une langue compliquée pour faire partie de « l’élite », mais il ne faut pas oublier que la bonne maîtrise d’une langue, écrite comme orale, n’a pas de lien avec l’intelligence. On peut être un super écrivain qui fait plein de fautes. On peut être un excellent chercheur et faire plein de fautes.

Écrire correctement, c’est uniquement un signe extérieur de richesse et donc d’éducation. Rien d’autre.

La génération de mes grands-parents (vos arrières grands-parents peut-être ?) savait lire, écrire et compter correctement en arrivant au collège car ses apprentissages étaient quasi-exclusivement axés sur le français et les mathématiques (arithmétique).

Mais cela leur a permis d’acquérir les moyens de se cultiver par eux-mêmes, en lisant notamment, ainsi que de développer un sens critique sur leur société. Ce que l’on a enlevé presque totalement aux générations actuelles en évitant de leur apprendre à bien lire, écrire et compter…

HAHAHAHA, qu’est-ce qu’il ne faut pas lire. Depuis quand savoir lire et écrire –et même compter si je comprends bien– permet de développer un sens critique sur la société ? Apprendre à être critique, c’est un apprentissage long, et n’est en aucun cas lié à l’orthographe. On peut être critique et être analphabète ou illettré. Ce n’est pas en lisant qu’on devient critique, c’est en expérimentant.

Et c’est à l’école que l’apprentissage de l’écrit doit être mené en arrêtant de saper les fondations par l’introduction de matières parasites (l’informatique au primaire fait par des enseignants non formés par exemple).

Les « matières parasites » ? Comme la musique ou les arts visuels aussi ? J’ai pas envie de tomber dans le point godwin, mais franchement, t’as juste envie d’en faire de bons petits aryens si je comprends bien ? Des bêtes d’orthographe et de maths, sans aucun sens artistique ou culturel ? Et pour ton info, l’informatique, on n’a pas attendu la récente réforme pour en faire à l’école, et les profs sont formés. Avant de balancer des choses, on se renseigne.

Quand je vois comment certains de mes éléments en classe sont épanouis dans ces matières « parasites », et en difficultés en français et maths (les matières nobles ?), je suis bien content qu’ils aient la possibilité de s’exprimer différemment pour garder confiance en eux.

La tolérance, ça commence par là.

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7 comments

  1. >> C’est pas parce qu’une langue se simplifie que les gens deviennent abrutis
    >> au contraire, plus la langue sera simple, plus on pourra se concentrer sur
    >> d’autres apprentissages.

    Certes, mais rendre la langue trop simple, je pense que ça ferait l’inverse justement. Une phrase doit pouvoir se suffire à elle-même pour véhiculer une information.

    C’est pour ça qu’il y a des terminaisons différentes selon les temps, genres (masculin, féminin, neutre…), et quantités (singulier, pluriel).

    Quand je vois ceux qui écrivent « sa » à la place de « ça », ou mettent tous les verbes en « -é », « -ez » ou « -er » (voire « -et », désolé, mais ça change régulièrement le sens des phrases à l’écrit.

    Oui, il y a des complications inutiles : je citerais les groupes de verbes : 1er, 2ème, 3ème (qui est plutôt une poubelle de verbes qui ne vont pas dans les deux premiers) qui seraient bien plus simples à combiner en un seul groupe de verbes conjugués tous pareils ; ou bien les objets avec des genres (pourquoi un objet n’est-il pas neutre, comme en anglais ?), mais d’autres choses rendent franchement les choses incompréhensibles à l’écrit si on ne les applique pas.

    La langue ne devrait pas être un outil d’élite, justement.
    Mais à la place de sur-simplifier la langue, on pourrait aussi essayer de rendre les gens moins cons à la base (mais c’est plus compliqué, oui).

    Comment on est passé de nos grands parents qui savaient écrire correctement à une génération SMS qui ne le sait plus ? L’État ne se vante t-il pas des records de réussite du modèle français à tous les diplômes et concours ?

  2. Je suis plutôt d’accord avec Matronix pour le coup, je ne pense pas qu’il y avait moins de fautes avant, au contraire. D’autant que c’était plus compliqué et que moins de personne faisait des études. Mes grands-parents n’ont jamais été un exemple en langue…

    Après, les fautes de grammaire, ça arrive à tout le monde, j’en fais régulièrement et pourtant je me considère comme un « bon élève » en français. Faut pas se leurrer, c’est compliqué et la méthode d’apprentissage joue pour beaucoup. Malheureusement, vu le nombre de réforme qu’il y a eu ces dernières années, ça aide pas ! La « génération SMS » a plutôt servie de cobayes à des techniques d’apprentissages plus nulles à chier les unes que les autres.

    Et puis, le français ça ne fait pas tout.

    Alors, oui, il y a des gens qui abusent, qui ne font pas d’efforts, ce sont ceux que l’on remarque le plus, souvent des jeunes.
    Puis il y a ceux qui font des efforts mais qui ont du mal, et enfin ceux qui réussissent bien et qu’on ne remarque pas.

  3. Je te suis depuis un certain temps sans jamais trop commenter parce que je partage bien souvent ton opinion, mais pour le coup, je ne suis pas du tout d’accord.
    C’est surtout ce passage avec lequel je ne suis pas d’accord :
    >>>C’est bien joli de vouloir une langue compliquée pour faire partie de « l’élite », mais il ne faut pas oublier que la bonne maîtrise d’une langue, écrite comme orale, n’a pas de lien avec l’intelligence. On peut être un super écrivain qui fait plein de fautes. On peut être un excellent chercheur et faire plein de fautes.
    >>>
    >>>Écrire correctement, c’est uniquement un signe extérieur de richesse et donc d’éducation. Rien d’autre. »

    La langue c’est le premier outils d’abstraction auquel on a accès. Plus elle est développée, plus elle permet d’émettre des idées complexes (parfois proche de la branlette intellectuelle, mais bien souvent très intéressantes). Alors oui, il y a des choses qui ne semblent pas logiques (mais elles ont bien souvent une origine qui la justifie), mais aller dans le sens de la simplification n’est pas forcément un mieux si c’est au détriment de certaines nuances.
    Si le français a été choisie comme langue diplomatique il y a 5 siècles (et l’est encore même si elle est de moins en moins utilisée), c’est aussi parce qu’elle permet des nuances, des développements qui évitent au maximum les malentendus.
    La condition de son fonctionnement, c’est qu’elle soit maitrisée par tous, et malheureusement ce n’est pas le cas, et ce n’est pas nouveau (je doute qu’au XIXème tout le monde parlait comme Zola, en revanche, on se permettait beaucoup plus facilement d’oublier toute une partie de la population non-instruite).

    Qu’on considère la langue comme un art ou un outils, plus on la maitrise, plus on peut s’élever. Donc je pense que maitriser une langue, c’est la base même de l’apprentissage de toute chose.
    Je ne sais pas toi, mais quand je parle une autre langue, n’étant pas bilingue, j’ai plus facilement l’air d’un abruti (ce qui ne signifie pas que je ne le suis pas par ailleurs), parce que je ne peux pas émettre mes idées avec toutes les formulations qui permettraient justement de la développer comme il faut, de la justifier.
    De la même façon avec les jeunes enfants qui manquent de vocabulaires/de tournures de phrases, on a beau voir qu’ils ont une bonne idée derrière, ils ne peuvent pas toujours bien l’exprimer et donc de se concentrer sur d’autres éléments comme tu l’évoques dès ton introduction.

    Si tu ne maitrises pas bien ta langue, tu auras beau être intelligent, tu ne pourras pas bien partager tes pensées, si tu généralises ça à tout l’humanité, tu te retrouves forcément à régresser, non pas que les gens deviennent plus bêtes, mais juste qu’ils ne peuvent plus aussi bien se comprendre et donc aller plus loin ensemble en s’organisant en sociétés complexes.

    Attention, je ne parle pas de tous devenir des grammars nazi, mais bien juste, de pouvoir tous être sur une longueur d’onde parallèle (pas sûr que ça signifie grand chose physiquement parlant ? ça ferait pas des interférences destructives ou bien l’inverse, je ne suis plus sûr ^^).

    En tout cas, c’est un sujet vraiment passionnant,
    Freegos.

    PS : En revanche, je n’assure pas que des fautes d’orthographes/grammaires/syntaxes ce soit glissées dans ce commentaire, c’est dans mes habitudes ;) .
    PS2 : Je ne sais pas si c’est envisageable, mais augmenter la taille de la police dans le textarea des commentaires ça serait vraiment plus agréable pour écrire ^^.

  4. @Lokoyote :
    « Alors, oui, il y a des gens qui abusent, qui ne font pas d’efforts, ce sont ceux que l’on remarque le plus, souvent des jeunes. »

    C’est pas une raison de tous faire comme ça, si ?

    Si tout le monde grillait les feu rouges, jetaient leur papier par terre ou ne respectaient pas les files d’attente dans les supermarché, est-ce qu’on supprimerait les feu, retireraient les poubelles et laisseraient les gens passer n’importe comment à la caisse ?

    Non, ça serait le bordel.

    Comme dit dans l’article d’origine, si chacun massacre les règles de la langue à sa propre façon, alors plus personne ne se comprend.

    S’il y a des changements à faire, pour un truc aussi important que la langue, il faut que tout le monde soit logé à la même enseigne, avec un cadre défini. C’est nécessaire.

    Après si quelqu’un ne souhaite être compris par ses contemporains, c’est son problème, mais il me semble important qu’il y ait des règles, des standards.

    Et pas juste dans les langues, mais partout : toutes les voitures ont le même système de clignotants, tous les bureaux de poste comprennent le même format pour une adresse postale, tous les navigateurs comprennent le même HTML, tous les téléphones utilisent le même format de numéro, etc.

    Sinon on se retrouve avec Blackberry qui utilise un réseau à lui ou Apple qui utilise un connecteur USB différent de tous les autres.

    Les standards sont importants. Parfois contraignants, oui, mais importants.

  5. @le hollandais volant :
    Je suis bien d’accord, le problème avec la langue c’est que celle-ci évolue en fonction des tendances des gens et des néologismes, et non le contraire, on ne contraint pas les gens à parler un langage du 19e mais s’ils veulent le faire ils peuvent, dans ce cas ce sont eux qui seront hors normes.

  6. Je crois que pour maitriser la langue écrite, il faut être un minimum maniaque, car il faut lui accorder de l’importance. Du coup peu de gens la maitrise.

    « Plus elle est développée, plus elle permet d’émettre des idées complexes »
    Attention, je n’ai pas parlé de supprimer des mots, mais de simplifier l’orthographe et la grammaire. Bien évidemment qu’on a besoin des mots, je te rejoins à 100%.

    « Donc je pense que maitriser une langue, c’est la base même de l’apprentissage de toute chose. »
    Bien sur, mais en compréhension. Je lis quasiment parfaitement l’anglais, mais je ne l’écris ou ne le parle pas très bien. Est-ce que ça m’empêche de comprendre et d’apprendre des choses en anglais ? Non, évidemment. Pour être bon en maths il faut d’abord être bon en français. Mais ce n’est pas parce qu’on fait des fautes que l’on sera mauvais en maths.

    « De la même façon avec les jeunes enfants qui manquent de vocabulaires/de tournures de phrases »
    Même chose qu’au-dessus, le vocabulaire n’est pas l’orthographe. Pour moi, tout comme toi indirectement, il est plus important d’avoir du vocabulaire qu’une bonne orthographe. Mais avoir du vocabulaire est difficile. À l’apprentissage d’un mot il rentre dans le vocabulaire passif, c’est à dire que tu comprendrais le mot dans un contexte, mais tu ne pourrais pas l’utiliser de toi-même. Le but est de le passer dans le vocabulaire actif, c’est à dire utilisable pour l’individu. Et le passage du vocabulaire passif à actif est difficile, et surtout long.

    Merci pour la remarque du textarea, je vais m’en occuper.

    @Loko, LHV : Je rejoins Lokoyote, je suis bien d’accord que c’est triste, mais on ne peut malheureusement rien n’y faire : c’est l’usage qui fait la langue, et uniquement cela. Ton feu rouge est compagnie relève de la loi, on punira légalement celui ou celle qui ne la respecte pas. La langue, tu veux mettre en prison ceux qui écrivent « sa » au lieu de « ça » ? Non, ça n’a pas de sens. Et il n’y a pas de solution. Non, « rendre les gens moins cons » n’est pas une solution. Comme dit précédemment, ce n’est pas parce qu’on écrit mal qu’on est con, et deuxièmement, je te jure qu’en classe certains élèves ne peuvent pas apprendre une grammaire correcte, ils saturent après 10 min d’apprentissage. Certaines personnes ne sont juste pas faites pour apprendre ce genre de choses. Tu ne feras jamais d’un mulet une bête de course, c’est pareil. Faut chercher leurs compétences ailleurs.

    Surtout que je suis persuadé que d’ici quelques années on parlera à notre ordinateur qui écrira tout à notre place, on n’aura plus du tout besoin de savoir écrire. Triste ? Évidemment, mais inévitable. Regardez les écoles où on n’apprend déjà plus à écrire à la main, mais uniquement sur un clavier… Ils font déjà forcément moins de fautes avec le correcteur orthographique.

  7. > c’est l’usage qui fait la langue

    Oui mais si l’usage fait qu’on emploie « sa » et « ça » de façon aléatoire, ça va encore moins simplifier les choses.

    On y viendra sûrement. Mais la langue sera morte quand les idées ne passeront plus la barrière du temps.

    Et là, faudra pas pleurer en disant que l’anglais sera devenue la langue officielle dans le monde entier.

    Quand j’en vois qui disent que l’anglais c’est nul et que le français c’est mieux, mais qu’ils font jusqu’à 3 fautes par *mot*, j’ai un sentiment mitigé et je ne sais pas si je dois trouver ça drôle ou triste.

    Apprendre à parler et surtout à écrire, c’est aussi laisser une trace plus ou moins forte dans l’histoire.
    Un texte plein de fautes a moins de chances d’être reconnu dans 1000 ans qu’un texte sans fautes, pour la simple raison qu’il y a des règles définies et une syntaxe précise.

    Je n’ai pas la prétention que ce que j’écris sera encore là dans 1000 ans, mais une chose est sûre : les données d’il y a 1000 ans sont plus facilement décodées s’ils respectent les règles de l’époque (et qu’on connaît) qu’un texte dans une langue propre à deux personnes de l’époque.

    Savoir écrire et se forcer à respecter la syntaxe commune, c’est un placement à long terme pour nos descendants. Pas juste un truc destiné à se donner la grosse tête le temps d’une vie.

    >> La langue, tu veux mettre en prison ceux qui écrivent
    >> « sa » au lieu de « ça » ? Non, ça n’a pas de sens.

    Je ne le veux pas, mais ça aurait un sens : légalement, la langue utilisée en France est le français (c’est écrit dans la constitution). Et le français possède des règles.
    Un français plein de fautes n’est pas du français, et d’un point de vu légal pour les documents officiels, je pense qu’il serai possible de se faire réclamer une traduction en « vrai français » si le texte est particulièrement amoché. ‘Just saying’.

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